Accueil Essais philosophiques d'autres Auteurs Nouvelles Litttéraires de Fernand Reymond Essais Philosophiques de Fernand Reymond Randonnées Philosophiques Actualité et Programme

Essais philosophiques de Fernand Reymond

Les Mythes Platoniciens

<< PrecedentSuivant>>

 

Les Mythes Platoniciens

Fernand REYMOND

La philosophie marqua le passage de la pensée mythique à la pensée réflexive rationnelle.

Dans la recherche philosophique, le Mythe récit narratif fictif légendaire imaginaire laisse la place à la raison dialectique à l'argumentation au logos, c'est l'alternative de l'abstrait contre le concret.

Platon qui dénonçait le rôle d'illusionniste du poète dans la cité pour le remplacer par le philosophe le maître de la raison,se rendit cependant à l'évidence que la pensée abstraite quelques fois a besoin pour être plus suggestive plus expressive plus pédagogique d'être illustrée par des figures concrètes, des allégories issues de la création imaginaire ;

C'est pour cela que Platon lui même eut recours aux mythes pour illustrer son système philosophique.

Dans l'œuvre de Platon l'on dénombre jusqu'à seize mythes mais nous ne mentionnerons que les principaux, les plus classiques.

Ces mythes dits platoniciens sont quelque fois des rappels des grands mythes classiques de la tradition culturelle grecque antique et quelques fois de pures créations imaginaires de Platon lui même .

L'œuvre de Platon est essentiellement dialectique à l'image de l'enseignement de Socrate son maître à penser, c'est à dire qu'elle est composée de dialogues entre Socrate et divers interlocuteurs sur des sujets de débats divers où c'est dans le dialogue de deux sujets que se recherche progressivement la vérité en argumentant les différentes positions subjectives, en les confirmant ou en les réfutant.

Les mythes platoniciens que je vais évoquer sont consignés dans les dialogues platoniciens suivant que vous pourrez consulter si la curiosité vous chante ;

Le Protagoras, le Banquet, le Phèdre, le Timée, La République, le Phédon, l'apologie de Socrate, essentiellement.

La théorie de Platon distingue radicalement le sensible de l'intelligible.

Le sensible c'est le savoir, la connaissance acquise par la perception, mais celle ci est illusoire et ne se soucie que des apparences.

L'intelligible, c'est le savoir acquis par la raison, la pensée via la réflexion, la dialectique pour accéder au monde des idées, des vérités et des formes essentielles qui sont transcendantales.

La quête du philosophe c'est l'accès à ce monde des idées.

C'est ce que l'on appelle l'idéalisme platonicien qui ne reconnaît dans la réalité que le monde des représentations, par opposition aux philosophies matérialistes

qui ne reconnaissent au contraire que la matière accessible seulement par les sens et ne reconnaissent que le monde sensible .

Pour illustrer sa théorie de l'idéalisme, Platon a forgé un mythe, le mythe de la Caverne :

Les hommes sont enfermés dans une caverne, enchaînés, tournant le dos à l'ouverture et à la lumière, et regardant au fond de la caverne le spectacles des ombres du monde qui défilent sur cet écran des illusions, des apparences, jusqu'au jour où l'un d'entre eux se délie, se retourne et sort de la caverne pour accéder à la lumière et découvre la réalité du monde sous la lumière crue.

Lui voit le réel, alors que les autres ne voient que des ombres, ainsi pratique le vrai philosophe qui accède au monde des idées, quand les autres s'illusionnent dans le sensible .

Le mythe du Phèdre :

A l'origine les âmes étaient toutes désincarnées, vivant dans les cieux auprès des Dieux, elles volaient dans le firmament et étant auprès des dieux , elles voyaient les essences, les formes princeps, les vérités, les idées .

Puis les âmes ne pouvant suivre les dieux dans leur vol, chutèrent sur terre où elle s'incarnèrent, en s'incarnant elles oublièrent tout ce qu'elles avaient appris auprès des dieux. Puis par la raison et la dialectique, leur revinrent des réminiscences des idées divines. Pour Platon, la connaissance, le savoir sont innés, ce sont des réminiscences.

Cette philosophie innéiste s'oppose aux philosophies empiristes pour les quelles la connaissance ne peut être qu'empirique, c'est à dire le fruit de l'expérience du sensible.

Les mythes du devenir des âmes :

Les âmes sont immortelles, au bout d'une vie incarnée, après la mort du corps elles descendent aux enfers où elles sont jugées, pesées et selon la qualité de leur vie orientées par les trois juges Eaque, Minos et Rhadamante soit vers les Champs Elysées , le paradis des grecs, où elles baigneront dans la félicité soit vers le Tartare l'enfer des grecs où elles expieront leurs fautes dans les souffrances du châtiment pour l'éternité, les âmes intermédiaires iront dans un purgatoire où elle purgeront leur peine, puis seront de nouveau réincarnées .

Avant leur réincarnation on leur proposera un catalogue de destins multiples et elles feront leur choix en tout connaissance de chose et seront responsable de leur vie future.

Et ainsi de suite jusqu'à la fin des temps dans un cycle ininterrompu de réincarnations, sauf si durant une vie, elles auront fréquenté la justice et le monde des idées et la philosophie, au terme de laquelle, elle ne seront plus réincarnées mais accéderont au nirvana des Champs Elysées .

Les mythes de l'amour :

Mythes évoqués lors du Banquet, un dialogue de Platon qui est en fait un symposium, c'est à dire un dîner philosophique :

Le mythe d'Aristophane :

A l'origine l'espèces humaine était composée d'êtres doubles, des siamois, soit des frères siamois, soit des sœurs siamoises, soit des androgynes.

Ces êtres vivant dans la béatitude, voulurent rivaliser avec les dieux, ce qui fâcha Zeus qui d'un coup de sabre les sépara en deux êtres individuels.

Depuis l'espèce humaine cherche sa moitié pour retrouver la béatitude, les anciens frères siamois sont homosexuels, les anciennes sœurs siamoises sont des lesbiennes, les anciens androgynes sont des hétérosexuels. Donc l'amour a pour cause un manque à être et chacun recherche l'autre pour refaire son unité primordiale.

Le mythe de la conception d'Eros :

Socrate raconte un mythe que lui a raconté une prêtresse Diotime de Mantinée, le mythe de la conception d'Eros :

Le jour de la naissance d'Aphrodite la déesse de l'amour, Zeus a organisé une grande fête dans l'Olympe. Pénia la déesse de la précarité, une sans domicile fixe, une vagabonde désargentée, s'est invitée pour profiter de l'aubaine des ripailles et elle trouve Poros, le dieu de la Ressource, de la Créativité, qui est enivré, elle profite de son ivresse pour se faire engrosser par lui .

Ainsi sera conçu Eros le dieu de l'amour.

Qui aura hérité de ses géniteurs la précarité de l'une et la ressource de l'autre.

En effet l'amour est nu, en quête, en manque, toujours dans le besoin, mais il a aussi de la ressource, de la créativité et sans lui pas de création artistique, intellectuelle et d'enfant.

Le mythe de Prométhée :

Zeus a créé la terre et il demande aux deux frères titans Epiméthée et Prométhée

De créer les créatures sur terre et faire au mieux.

Epiméthée crée tout le règne végétal et le règne animal et Prométhée contrôle, il constate qu'il y a une espèce plus fragile que les autres c'est l'espèce humaine sans défense, il décide alors de leur amener le feu des dieux .Les hommes découvrent les arts du feu, mais vivent dans l'anarchie la plus complète.

Alors Zeus mécontent leur envoie Hermès qui leur apporte les lois et la justice, pour leur permettre de vivre harmonieusement en cité.

A noter que le mythe de Prométhée de Platon est différent de celui d'Eschyle qui dans sa grande tragédie "le Prométhée enchaîné", fait de Prométhée un titan rebelle qui vole le feu aux dieux pour le donner aux hommes et subit la vindicte de Zeus qui le condamne à être enchaîné éternellement le foi mangé en permanence par un vautour .

Le mythe de l'âge d'or

A l'origine les premiers hommes du temps de l'âge d'or, bénéficiaient de la providence divine qui satisfaisait tous leurs besoins, mais dans leur félicité ils voulurent faire concurrence aux dieux alors Zeus les déshérita de tous ses dons Et l'on arriva à l'âge d'argent où l'homme du subvenir à ses besoins dans le travail agricole, mais il inventa la monnaie et fut pris de spéculation financière qui ruina les hommes car l'argent compta plus que le travail et ce fut la décadence.

Enfin vint l'âge de bronze, où les hommes forgèrent des armes et s'entre-tuèrent.

Le mythe de l'Atlantide :

Dans les temps anciens une civilisation l'emportait sur toutes les autres, c'était celle de l'Atlantide, un cité commerciale insulaire dans l'Atlantique au large des colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar) elle était hégémonique en Méditerranée tant qu'elle respecta la justice et l'équité, puis elle fit la guerre notamment à Athènes qui perdit la guerre, puis l'Atlantide sombra dans l'injustice et ce fut la décadence jusqu'à la colère des dieux qui l'engloutirent dans un tremblement de terre et un raz de marée .

Voilà en résumé les principaux mythes platoniciens qui illustrent les fondements de la philosophie de Platon qui vise à atteindre l'idéal, la recherche de la vérité du beau et du bien pour le gouvernement de ce monde et le salut des âmes dans l'au-delà

AccueilEssais philosophiques d'autres AuteursNouvelles Litttéraires de Fernand reymondEssais philosophiques de Fernand ReymondRandonnées philosophiquesActualité et Programme

©2006 Association Himeros Arts et Philosophie

but de l'associationContact

<< PrecedentSuivant>>